Comment faire pour reconnaître une erreur quand on dirige?
Comment faire pour reconnaître une erreur quand on dirige? En tant que dirigeant, reconnaître ses erreurs est une compétence cruciale mais souvent difficile à mettre en pratique. Cette capacité peut avoir un impact significatif sur le leadership et sur l’ensemble de l’organisation. Longtemps j’étais réticente à reconnaître mes erreurs, avec le temps j’ai compris que c’était essentiel. Je vous explique tout.
Les freins à la reconnaissance des erreurs
1. La peur de perdre sa crédibilité
L’un des principaux obstacles à la reconnaissance de mes erreurs était la crainte de perdre ma crédibilité en tant que dirigeant. Je pensais, à tort, qu’admettre une erreur équivaut à montrer de la faiblesse ou de l’incompétence. J’avais un comportement défensif.
2. L’ego et l’orgueil
L’ego a également joué un rôle important dans la difficulté à reconnaître mes erreurs. Je voulais donner une image d’une personne infaillible ou toujours capable de prendre les bonnes décisions. Admettre une erreur pouvait alors être perçu comme une menace pour cette image d’éternelle battante.
3. La pression des attentes
Beaucoup de projets reposaient sur mes épaules. Je faisais souvent face à des attentes élevées de la part de mes équipes et du conseil d’administration. Cette pression créait chez moi un sentiment de devoir être parfaite en toutes circonstances, rendant difficile l’admission d’une erreur par peur de ne pas être à la hauteur de leurs attentes.
4. Ne pas savoir l’exprimer
Parfois, le problème n’était pas tant la volonté de reconnaître une erreur que la difficulté à communiquer correctement sur le sujet. A l’époque je manquais de compétences pour aborder le sujet de manière constructive, ce qui me poussait à éviter complètement la conversation.
5. La peur des conséquences
La crainte des répercussions potentielles d’une erreur peut être paralysante. Mes collaborateurs redoutaient les conséquences telles que la perte de leur poste, une baisse de rémunération, ou des dommages à leur réputation professionnelle. Je constatais alors qu’ils niaient ou dissimulaient leurs erreurs, ce qui est à proscrire absolument.
6. La peur de l’inconnu
Reconnaître une erreur implique souvent de faire face à l’inconnu : comment l’équipe va-t-elle réagir ? Quelles seront les conséquences à long terme ? Cette incertitude peut être anxiogène et pousser un dirigeant à maintenir le statu quo plutôt que d’admettre une erreur.
Mais force est de constater que nier ou dissimuler ne fait avancer personne. Si l’on souhaite s’améliorer et grandir, il faut assumer ses responsabilités et reconnaître ses erreurs car que l’on soit dirigeant, manager ou collaborateur, nous restons avant tout un être humain.
Les bienfaits de la reconnaissance des erreurs
Avec les années, j’ai changé d’avis et j’ai accepté de reconnaître mes erreurs pour plusieurs raisons, souvent liées à une meilleure compréhension des dynamiques organisationnelles et à une évolution personnelle.
1. Renforcement de la confiance et de la résilience
Aujourd’hui je reconnais mes erreurs et cela a renforcé considérablement la confiance au sein des équipes. Cette transparence me permet d’être honnête et intègre envers moi-même mais également envers les autres. Cela encourage les collaborateurs à faire de même. La confiance ainsi établie améliore la communication, la collaboration et l’engagement global des équipes.
Je suis convaincue qu’une entreprise où les erreurs sont reconnues et traitées de manière constructive renforce la résilience de l’organisation. Les équipes deviennent plus adaptables et mieux équipées pour faire face aux défis et aux changements, sachant qu’elles peuvent apprendre de leurs erreurs sans crainte de représailles.
La reconnaissance des erreurs par le dirigeant contribue à créer une culture d’entreprise plus ouverte et positive. Elle encourage l’apprentissage continu, l’innovation et la prise de risques calculés. Les salariés se sentent plus à l’aise pour partager leurs idées et leurs préoccupations, sachant que les erreurs sont vues comme des opportunités d’apprentissage plutôt que des motifs de punition.
2. Développement du leadership
Admettre ses erreurs est une marque de leadership authentique. Cela montre que nous sommes capables d’humilité et d’honnêteté.
A mon sens, cela inspire le respect et la loyauté des salariés, qui sont plus enclins à suivre un leader qui reconnaît ses imperfections et travaille à s’améliorer.
3. Accélération des apprentissages et de la résolution des conflits
Lorsque les erreurs sont ouvertement reconnues et discutées, elles deviennent de précieuses opportunités d’apprentissage pour toute l’entreprise. Les leçons tirées de ces expériences peuvent être partagées, permettant à l’ensemble de l’équipe de grandir et d’éviter de répéter les mêmes erreurs à l’avenir.
La reconnaissance rapide des erreurs permet une résolution plus efficace des problèmes. Au lieu de perdre du temps et de l’énergie à nier ou à cacher les erreurs, l’équipe peut se concentrer sur la recherche de solutions et la mise en place de mesures correctives.
4. Amélioration des relations interpersonnelles
La reconnaissance de mes erreurs a humanisé les relations au sein de l’entreprise. Cela crée un sentiment de connexion et d’empathie, renforçant les liens entre les membres des équipes et favorisant un environnement de travail plus collaboratif et harmonieux.
Pour aller plus loin
Bien que la reconnaissance des erreurs puisse être difficile pour un dirigeant, les bienfaits qui en découlent sont considérables.
En surmontant les freins nous pouvons créer des organisations plus fortes, plus innovantes et plus résilientes. Je suis convaincue que la capacité à reconnaître et à apprendre de ses erreurs n’est pas un signe de faiblesse, mais une marque de force et de maturité.
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