L’ego, le défi crucial pour un manager et dirigeant ?

L’ego, le défi crucial pour un manager et dirigeant ? En tant que manager ou dirigeant, nous sommes constamment mis à l’épreuve, et notre ego peut souvent devenir un obstacle à votre réussite et à celle de votre équipe. Explorons ensemble les raisons pour lesquelles il est crucial de maîtriser son ego. Je vous livre les outils qui m’ont aidé à y parvenir.

Comprendre l’ego et son impact dans le monde de l’entreprise

Qu’est-ce que l’ego et pourquoi est-il problématique ?

L’ego, c’est cette partie de nous qui cherche constamment à se valoriser, à se protéger et à maintenir une image positive de soi-même. Dans le monde de l’entreprise, l’ego peut se manifester de nombreuses façons : le besoin d’avoir toujours raison, la difficulté à admettre ses erreurs, la tendance à s’attribuer tous les mérites ou encore la peur de la critique.

Prenons mon exemple. Quand jeune ayant 5 ans d’expérience, j’animais des réunions. Je me souviens que souvent lors d’une réunion d’équipe, lorsqu’un de collaborateurs proposait une idée innovante pour améliorer un processus. Au lieu d’accueillir cette suggestion avec ouverture, je la rejetais immédiatement, soit en me disant que j’aurai dû avoir cette idée, soit en craignant que cela ne remette en question ma propre compétence.

Avec le recul cette réaction, dictée par mon ego, non seulement décourageait l’initiative au sein de l’équipe, mais privait également l’entreprise d’une potentielle amélioration.

Les conséquences d’un ego surdimensionné

Un ego trop présent peut aussi avoir des conséquences désastreuses sur notre leadership et sur la performance de notre équipe :

1. Perte de confiance de l’équipe : Les collaborateurs peuvent se sentir dévalorisés et perdre confiance.
2. Diminution de la créativité et de l’innovation : Si les idées sont systématiquement rejetées ou critiquées, l’équipe cessera de proposer de nouvelles solutions.
3. Prise de décisions biaisées : L’ego peut vous pousser à prendre des décisions basées sur notre besoin de reconnaissance plutôt que sur les besoins réels de l’entreprise.
4. Conflits interpersonnels : Un ego surdimensionné peut créer des tensions et des conflits au sein de l’équipe.
5. Résistance au changement : L’ego peut nous empêcher de nous adapter aux évolutions nécessaires de l’entreprise.

Imaginons le cas de Jacqueline, directrice marketing dans une entreprise d’assurance. Son ego l’empêche d’admettre que la dernière campagne publicitaire qu’elle a conçue n’a pas eu l’impact escompté. Au lieu de réévaluer la stratégie avec son équipe, elle insiste pour continuer dans la même direction, entraînant une perte de parts de marché pour l’entreprise.

Les signes d’un ego problématique

Il est important de savoir reconnaître les signes d’un ego qui prend trop de place. Voici quelques indicateurs que j’ai identifié avec l’aide d’une coach :

• Avoir du mal à admettre ses erreurs ou à s’excuser.
• Se sentir menacé par le succès des collaborateurs.
• Avoir tendance à interrompre les autres ou à dominer les conversations.
• Réagir de manière défensive à la critique.
• Avoir du mal à déléguer ou à faire confiance à l’équipe.

Prenons l’exemple de José, un chef de service dans une banque. Il a l’habitude de prendre toutes les décisions sans consulter son équipe, convaincu que lui seul a la vision globale nécessaire. Cette attitude non seulement frustre ses collaborateurs mais limite également la qualité des décisions prises.

L’importance de l’humilité dans le leadership

L’humilité est souvent perçue à tort comme un signe de faiblesse dans le monde de l’entreprise. En réalité, c’est une qualité essentielle. Elle permet de :

• Rester ouvert aux idées et aux feedbacks.
• Admettre ses erreurs et en tirer des leçons.
• Valoriser les contributions de chaque membre de l’équipe.
• Créer un environnement de travail plus collaboratif et inclusif.

Je pense à ma dernière expérience en tant que, une nouvelle directrice générale. Dès mon arrivée, j’ai pris le temps d’écouter chaque salarié, du cadre supérieur à l’assistante. Cette approche humble m’a permis de gagner rapidement le respect des équipes et d’identifier des opportunités d’amélioration que mes prédécesseurs avaient manquées.

Stratégies pratiques pour se détacher de l’ego

Maintenant que nous avons compris l’importance de maîtriser son ego, voyons ensemble des stratégies concrètes pour y parvenir.

Pratiquer l’auto-réflexion

La première étape pour se détacher de l’ego est de développer une pratique régulière d’auto-réflexion. Voici quelques exercices que vous pouvez mettre en place :

1. Tenez un journal de bord : Notez quotidiennement vos réactions, vos décisions et leurs motivations. Cela vous aidera à identifier les moments où votre ego prend le dessus.
2. Méditez régulièrement : La méditation peut vous aider à prendre du recul et à observer vos pensées et émotions sans jugement.
3. Demandez-vous régulièrement : « Est-ce que j’agis dans l’intérêt de l’équipe et de l’entreprise, ou pour satisfaire mon ego ? »

Par exemple, Antoine, un responsable commercial, a commencé à méditer 10 minutes chaque matin avant d’aller au travail. Il a constaté qu’il était plus calme et plus à l’écoute lors des réunions d’équipe, ce qui a amélioré la qualité des échanges.

Cultiver l’empathie et l’écoute active

L’empathie et l’écoute active sont des compétences essentielles pour contrer l’ego. Voici comment je les ai développées :

1. Pratiquer l’écoute sans interruption : Laisser les interlocuteurs s’exprimer complètement avant de répondre.
2. Poser des questions ouvertes : Encourager les collaborateurs à partager leurs idées et leurs préoccupations.
3. Se mettre à la place de l’autre : Essayer de comprendre le point de vue des interlocuteurs, même si vous n’êtes pas d’accord.
4. Valider les émotions des autres : Reconnaisser les sentiments des collaborateurs, même si vous ne les partagez pas.

En ce qui me concerne, je prends régulièrement des « pauses d’écoute » où les collaborateurs peuvent venir discuter librement de leurs préoccupations. Cette initiative améliore le climat social dans l’entreprise.

Accepter et apprendre de ses erreurs

L’ego nous pousse souvent à nier nos erreurs ou à les minimiser. Comment adopter une approche plus constructive :

1. Admettre ses erreurs ouvertement : Ne pas hésiter à reconnaître quand on s’est trompé.
2. Transformer les erreurs en opportunités d’apprentissage : Analyser ce qui s’est passé et ce que vous pouvez en tirer comme leçon.
3. Encourager une culture de l’apprentissage : Valoriser les prises de risque et l’apprentissage par l’erreur au sein de votre équipe.

Le plus difficile pour moi a été d’admettre mes erreurs. Il y a eu plusieurs étapes. La première était de nier mes erreurs, la seconde de les admettre dans ma tête et à moi seule et enfin à les admettre ouvertement.

Déléguer et faire confiance

La délégation est souvent difficile et aujourd’hui encore, j’avoue que c’est compliqué. Pour autant voici comment j’ai appris à lâcher prise :

1. J’identifie les forces de chaque membre de l’équipe et je leur confie des tâches qui correspondent à leurs compétences.
2. Je donne des objectifs clairs et je laisse de la liberté sur la méthode. Je fais confiance à mes collaborateurs pour trouver les meilleures solutions.
3. J’accepte que les choses puissent être faites différemment. Il y a souvent plusieurs façons d’atteindre un objectif.
4. Je célèbre les succès de l’équipe. Je mets en avant les réussites individuelles et collectives.

Chercher les retours

Le retour est essentiel pour contrer l’ego et s’améliorer continuellement. Il ne faut pas avoir peur et ainsi :

1. Sollicitez régulièrement des retours : Demandez à vos collaborateurs, pairs et supérieurs leur avis sur votre performance.
2. Écoutez sans vous défendre : Lorsque vous recevez un retour, résistez à l’envie de vous justifier immédiatement.
3. Agissez sur les retours reçus : Montrez que vous prenez en compte les retours en mettant en place des actions concrètes.

Je demande souvent à mes équipes leurs retours. Je suis souvent surprise de découvrir certaines perceptions de mon style de management et j’ai pu travailler sur des points d’amélioration que je n’avais pas identifiés.

Comment aller plus loin ?

L’objectif n’est pas d’éliminer complètement l’ego, mais de le maîtriser pour qu’il ne devienne pas un obstacle à Notre réussite et à celle de Notre équipe. Je vous encourage à choisir une ou deux de ces stratégies et à les mettre en pratique dès cette semaine. Observez les changements dans vos interactions et dans la dynamique de votre équipe. Vous verrez comment vous vous sentirez …

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