Comment soulager la charge mentale des collaborateurs : un problème croissant?
Comment soulager la charge mentale des collaborateurs : un problème croissant depuis plusieurs années. Le bien-être au travail et la santé mentale des salariés sont devenus des enjeux majeurs pour les entreprises. Comment soulager la charge mentale des collaborateurs ? Une question que tous les dirigeants, DRH ou managers doivent se poser car des solutions existent.
Si de nombreux efforts sont déployés pour promouvoir l’équilibre vie professionnelle – vie privée, l’autonomie ou encore la qualité de vie au travail, un problème reste prégnant: la charge mentale excessive des collaborateurs. Source de stress, d’épuisement voire de burn-out, celle-ci impacte négativement aussi bien les salariés que l’efficacité et la productivité des entreprises. Des solutions existent pour apprendre à mieux la gérer.
Dans mes différentes missions et après de nombreux échanges avec les salariés, tous sont unanimes : la pression au travail ne cesse d’augmenter. Entre objectifs à atteindre, réunions qui s’enchaînent et mails sans fin, de nombreux salariés souffrent d’une surcharge mentale préoccupante, affectant leur bien-être et leur productivité. Cette « fatigue cognitive » reste trop souvent négligée par les entreprises. Il est temps de mettre en lumière ce problème et d’apporter des réponses concrètes.
Qu’est-ce-que la charge mentale ?
La charge mentale correspond à la quantité de travail cognitif nécessaire au traitement de l’information par le système nerveux central. C’est une notion utilisée en psychologie ergonomique et en psychopathologie du travail.
Sur le plan neurologique, la charge mentale implique l’activation de certaines régions du cerveau comme le cortex préfrontal, le cortex cingulaire antérieur et le cortex pariétal. Ces zones sont associées aux fonctions exécutives (prise de décision, résolution de problèmes, flexibilité mentale), à l’attention ainsi qu’au traitement des informations sensorielles.
Lorsque la charge mentale est trop élevée ou prolongée, cela peut avoir des conséquences sur le système nerveux autonome en activant le stress et en déséquilibrant le rapport entre les branches sympathique et parasympathique. À long terme, une charge mentale excessive est considérée comme facteur de risque psychosocial pouvant mener à des troubles mentaux comme l’épuisement professionnel (burn-out).
La charge mentale au travail, un sujet étudié depuis longtemps ?
La charge mentale ? Un sujet que l’on semble découvrir en 2023. Pourtant il a été identifié il y a plusieurs années voire plusieurs décennies et rien ne semble avoir bougé. L’enquête Travail et charge mentale de la Dares , effectuée en 1998, analysait il y a déjà plusieurs années les sources.
Pour exemple :
- Un salarié sur cinq considère qu’il doit « toujours» se dépêcher
- Un salarié sur quatre manque de temps
- 30 % des salariés vivent des situations de tension avec leur hiérarchie, 21 % avec leurs collègues
J’ai l’impression en lisant les résultats de cette enquête d’entendre les collaborateurs que j’accompagne. Le sujet serait-il resté au point mort?
Comment identifier aujourd’hui les sources de surcharge mentale?
La première étape consiste à identifier clairement les raisons pour lesquelles les salariés ont le sentiment d’une charge mentale excessive. Pour cela, des questionnaires ou entretiens anonymes peuvent permettre de faire remonter les éléments déclencheurs. Les points qui ressortent généralement sont le nombre élevé de réunions, parfois peu utiles, la quantité d’informations à traiter au quotidien, et des objectifs perçus comme peu réalistes.
Aussi il est important pour les dirigeants et managers de prendre le temps d’observer le travail de leurs collaborateurs. Comment travaillent-ils ? Lors d’une de mes missions, j’ai conseillé à un dirigeant de mettre en place sur une période d’un mois des fiches de reporting d’activités.
Les résultats observés étaient les suivants :
- Signes de stress fréquents,
- difficultés de concentration,
- retards dans les réponses,
- non compréhension de la question posée,
- réponse erronée.
Le constat était évident en analysant avec précision les plannings, les missions à travers les fiches de poste, les tableaux de reporting et les objectifs de chacun. Ce travail a permis de détecter des points d’amélioration comme un manque de délégation ou des délais trop courts.
Comment optimiser l’organisation du travail pour réduire la charge mentale ?
Une fois les facteurs clés identifiés, plusieurs leviers organisationnels permettent de les atténuer.
Je vous donne les actions mises en place lors d’une mission :
- limiter les réunions trop longues ou redondantes, en veillant à ce qu’elles aient toujours un objectif précis,
- clarifier nettement les missions de chacun pour éviter les chevauchements et les zones floues de responsabilité. Clarifier précisément les rôles et les responsabilités de chacun évite les doublons et les ambiguïtés génératrices de stress.
- simplifier et harmoniser les outils numériques de communication comme les messageries professionnelles permet de gagner en efficacité. Il convient également de limiter leur surutilisation.
- concentrer l’essentiel des échanges sur une plateforme collaborative unique et éviter les mails excessifs,
- revoir les objectifs quantitatifs pour qu’ils soient réalistes et ne poussent pas à un présentéisme stérile.
Développer une culture d’entreprise bienveillante ? Est-ce la solution ?
Au-delà de l’organisation pratique, instaurer une culture d’entreprise bienveillante favorisant l’équilibre est essentielle. Cela passe par :
- davantage d’autonomie laissée aux équipes dans la gestion de leur temps de travail,
- permettre de vraies pauses déjeuner,
- encourager les salariés à ne pas travailler lorsqu’ils sont en congé.
Toutes ces actions sont des marqueurs d’une bonne qualité de vie au travail.
Il est également essentiel de donner la parole aux collaborateurs sur leur charge mentale et de les écouter avec bienveillance.
Enfin, mettre en place un accompagnement psychologique discret mais réel, auquel les salariés pourraient recourir en cas de surmenage, complète cette démarche de prévention.
Quelles solutions concrètes pour réduire la charge mentale ?
Communication claire des attentes
Assurez-vous que les attentes envers les collaborateurs sont clairement communiquées et qu’ils disposent des ressources nécessaires pour atteindre ces attentes. La clarification des rôles et des responsabilités peut contribuer à réduire la charge mentale en éliminant l’incertitude.
Promotion de l’équilibre travail-vie personnelle
Encouragez un environnement de travail qui valorise l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. Offrir des avantages tels que des horaires flexibles, du télétravail et des congés payés peut aider les collaborateurs à gérer leur charge mentale.
Soutien et ressources
Fournissez un soutien adéquat aux collaborateurs en mettant en place des programmes d’aide aux employés, des sessions de formation sur la gestion du stress, ou en offrant un accès à des ressources telles que des services de counseling.
La mise en oeuvre et le suivi des solutions
Implémentation des changements
Une fois que vous avez identifié les solutions potentielles, assurez-vous de les mettre en œuvre de manière proactive. Impliquez les collaborateurs dans le processus et assurez-vous qu’ils comprennent les changements apportés pour réduire leur charge mentale.
Évaluation et ajustement
Surveillez l’efficacité des solutions mises en place en recueillant régulièrement des commentaires auprès des collaborateurs. Si nécessaire, apportez des ajustements pour améliorer continuellement le bien-être mental de vos collaborateurs.
En comprenant les facteurs de charge mentale, en mettant en place des solutions appropriées et en assurant un suivi régulier, vous pouvez contribuer à réduire la charge mentale de vos collaborateurs et à créer un environnement de travail plus sain et plus productif.
Comment puis-je vous aider?
Réduire efficacement la charge mentale en entreprise nécessite une vraie prise de conscience collective et des changements structurants. C’est un enjeu majeur à ne pas sous-estimer pour conserver des équipes motivées et impliquées.