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Comment le silence peut il être bénéfique?

Les bienfaits du silence

Lorsqu’un conflit éclate avec un collègue ou un membre de sa famille, le réflexe premier est souvent de répondre immédiatement de manière véhémente. Cependant, prendre le temps de se taire et de réfléchir avant de réagir peut présenter de réels avantages.

Laisser retomber la tension

Tout d’abord, le silence permet de laisser retomber la tension et les émotions fortes du moment. Plutôt que de dire des choses sous le coup de la colère qu’on regretterait ensuite, faire une pause aide à reprendre ses esprits. Cela donne le temps de digérer la situation conflictuelle et d’adopter une attitude plus calme.

Lors d’une médiation, le médiateur peut permettre ce silence car soyons franc, nous agissons souvent sous l’effet de la colère. Il va nous aider à être à l’aise avec nos émotions pour ne pas les laisser prendre le dessus.

Communiquer sur le besoin de faire une pause peut éviter les malentendus. Par exemple dire « Laissons nous du temps pour réfléchir ».

Analyser les circonstances du litige

Le silence donne également la possibilité d’analyser plus sereinement les circonstances du litige, d’identifier les causes profondes du problème, et donc de mieux cerner les enjeux réels. C’est uniquement une fois calmé et avec un regard objectif qu’on peut envisager des solutions constructives.

De plus, le temps de réflexion dans le calme permet de choisir ses mots avec soin afin d’exprimer clairement ses ressentis et arguments, sans insulte ni agressivité. Cela augmente les chances de se faire comprendre par l’autre partie.

Prendre de la distance

Le silence oblige également l’autre à faire un pas de recul, à s’interroger sur sa propre part de responsabilité. Cela peut amorcer plus facilement un dialogue apaisé en vue d’un règlement pacifique du désaccord.

Mais soyons vigilant. Le risque d’escalade existe si l’autre partie ne comprend pas les motivations du silence et pense à une fuite. Il faut savoir reprendre le dialogue.

En cas de médiation, c’est au médiateur de faire en sorte que chacune des parties reviennent autour de la table pour reprendre le dialogue.

L’écoute active est aussi importante que le dialogue pour comprendre le point de vue de l’autre et avancer vers un consensus.

Prenons l’exemple d’une dispute qui a éclaté récemment entre deux amies à cause d’un malentendu. Plutôt que de s’invectiver sur le coup, elles ont fait chacune le choix de se taire pendant 24h pour réfléchir. Par la suite, le dialogue a pu s’engager sereinement et l’amitié a été préservée.

Un mixte d’expression verbale et de silence permet souvent d’éviter les débordements émotionnels tout en faisant avancer la réflexion.

Les inconvénients potentiels du silence

Bien que le silence présente indéniablement des atouts lors des conflits, il comporte aussi certains risques s’il n’est pas manié avec discernement.

Mauvaise interprétation

Tout d’abord, faire le choix radical du silence peut être mal interprété par l’autre comme un refus de dialogue ou un manque d’implication. Cela risque d’envenimer la situation et d’empêcher toute résolution concertée du problème.

Le silence prolongé risque d’empêcher la résolution du problème à la source et de reporter le conflit, ce qui nuit à la qualité de la relation sur le long terme.

De nouveaux malentendus

De plus, le silence prolongé sans explication ni mise au point claire peut entraîner des malentendus supplémentaires, chacun campant sur ses positions initiales. Avec le temps, les ressentiments peuvent alors s’accumuler faute de communication.

Un sentiment de mépris ou rejet

Par ailleurs, certains naturellement moins à l’aise avec le conflit pourraient se sentir déstabilisés ou agressés par un silence qu’ils analyseraient comme un rejet ou un mépris. Cela nuirait à l’instauration d’un climat de confiance propice au règlement pacifique du litige.

Un autre risque est celui de laisser vagabonder son imagination en l’absence de dialogue direct. Chacun risque alors de surinterpréter les paroles et les intentions réelles de l’autre, de nourrir rancœurs et ressentiments injustifiés.

Prenons l’exemple d’un collègue qui se voit reprocher son manque de collaboration sur un projet. Pris de court, il a préféré le silence et s’est braqué, compromettant durablement la bonne entente avec son manager.

Conclusion

Si le silence peut s’avérer une tactique judicieuse pour apaiser les tensions à court terme, il nécessite toujours d’être entrecoupé de dialogue sincère pour éviter de devenir contre-productif sur le long terme. La clé réside donc dans un équilibre subtil entre réflexion solitaire et résolution concertée du litige.

Se former à la médiation peut vous aider au quotidien. La formation que je propose vous apportera les outils pour décoder un conflit, savoir pourquoi et comment il démarre. Vous apprendrez les postures à adopter face à une situation conflictuelle.

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